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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

Ibrahim-Pacha avait précédé son père dans la tombe, et aux termes de la loi fixant le mode d’hérédité du pachalik d’Égypte, Abbas-Pacha, fils d’Ibrahim, succéda à son aïeul Méhémet-Ali.

Nous ne nous arrêterons pas sur le règne d’Abbas-Pacha.

    tour de la tente du bois dont ils formèrent un bûcher circulaire à quelque distance. Ismaïl sortit et questionna un chef qui répondit :

    « — C’est une partie du tribut de la contrée et comme il n’existe pas de magasins, les habitants viennent déposer à tes pieds les produits que tu as exigés.

    « Satisfait de cette explication plausible, Ismaïl ne poussa pas plus loin l’enquête, et la nuit venue, après un souper achevé en compagnie de sa suite, le pacha s’endormit ainsi que tous les siens.

    « C’est l’instant qu’avaient fixé les révoltés. Ils mirent le feu aux tas de bois qu’ils avaient apportés et en même temps ils lancèrent des torches incandescentes contre la tente. Les Égyptiens réveillés en sursaut se virent environnés d’un cercle brûlant. Chacun d’eux vivement éclairé dans cette ceinture de feu devinrent le but de flèches lancées par les nègres qui se tenaient dans l’obscurité, en dehors du cercle enflammé. Ceux qui essayèrent de le franchir se virent rejetés sur les bûchers à coups de lances ; d’autres furent asphyxiés par la fumée ; la plupart brûlés vifs. Ismaïl périt avec ses compagnons, victime comme eux de cette vengeance infernale.

    « Quand Méhémet-Ali apprit cette mort tragique, il éprouva autant de colère que de douleur, et il chargea son gendre Méhémet-Bey, d’aller à la tête d’une nouvelle ar-