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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

Nil blanc avec le fleuve qui féconde l’Égypte

Tel est encore aujourd’hui le territoire sur lequel s’étend l’autorité du khédive.

Ce territoire a été divisé par Méhémet-Ali lui-même en soixante-quatre départements, non compris les provinces du Soudan[1] et les villes du

  1. On appelle Soudan les quatre provinces que l’Égypte possède en Nubie et qui sont : le Dongolah, le Berber, le Sennaar et le Kordofan. Les trois premières ont été conquises en 1820 ; la quatrième, quelques années plus tard. Le Soudan est une dépendance extrêmement importante de l’Égypte. Il a plus de quatre-vingt-quatre mille lieues carrées de surface et au moment où les Égyptiens s’en sont emparés il comptait plus de cinq-cent mille habitants. Toutefois et malgré celle importance, les premières expéditions qui y furent envoyées eurent plutôt le caractère de razzias impitoyables que celui d’une conquête à stabiliser. On semblait n’avoir pour but que quelques-unes de ces chasses à l’homme que l’on organise annuellement dans l’intérieur de l’Afrique pour acquérir des esclaves et enrichir les chefs de tribus par le pillage ; aussi aboutirent-elles à la ruine, à la dépopulation du pays, et furent-elles signalées par de sanglants épisodes (*): Il était réservé à Mohammed-Saïd de réparer cette

    (*)Parmi ces épisodes, nous voulons en citer un : la mort