Page:Drohojowska - L'Égypte et le canal de Suez.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
53
L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

De nouvelles négociations auxquelles cette fois prit part l’Angleterre, s’ouvrirent alors entre la France, l’Autriche, la Russie, la Prusse et la Turquie. Ces. négociations n’aboutiront pas tout d’abord ; la France faisait de l’hérédité et de la conservation de l’Égypte dans la famille de Méhémet-Ali la condition fondamentale de tout traité. Les puissances prétendirent décider la question sans le concours de la France, qui déclara qu’elle interviendrait par les armes si l’hérédité n’était pas accordée. Plusieurs rédactions de cette condition furent proposées, mais aucune ne garantissait assez clairement les droits de Méhémet-Ali et de sa famille pour satisfaire le gouvernement français.

La Porte dut enfin accepter cette rédaction claire et formelle : « Quand le gouvernement de l’Égypte sera vacant, il passera du fils aîné au fils aîné, dans la ligne directe masculine des fils et descendants de Méhémet-Ali[1]. »

Toutefois le pachalik de Syrie avait été rétabli, et la puissance extérieure du vice-roi d’Égypte se trouvait ainsi bien diminuée : « Méhémet-Ali comprit

  1. Hatti-chérif donné par le sultan en juin 1841 et accepté et garanti par les cinq grandes puissances de l’Europe.