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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

sés, mieux armés, mieux disciplinés que les troupes turques semblaient infatigables et invincibles. La prise de Damas, la bataille de Homs suivie de la prise de la ville du même nom, la prise d’Alep et la bataille du défilé de Beylan-Boghosi anéantirent l’année d’Hussein-Pacha.

Les Égyptiens pouvaient alors tout espérer, tout tenter ; le génie de Méhémet-Ali lui fit comprendre que le parti le plus sage était celui de la modération, et une trêve tacite vint suspendre les hostilités.

L’escadre turque était bloquée par l’escadre égyptienne à Marmorizza ; un ordre du puissant pacha d’Égypte eut été le signal de sa destruction. Mais cet ordre, Méhémet-Ali ne le voulut point donner. « Ceux qui ont vécu alors dans l’intimité de ce prince savent combien était loin de sa pensée l’idée qu’on lui a si gratuitement prêtée, de fonder un empire arabe. Il n’avait d’autre ambition que de créer au midi de l’empire ottoman une force capable de compenser l’affaiblissement graduel des provinces du nord ; d’empêcher ou au moins de retarder une décadence qui déjà paraissait être imminente, de se faire, en un mot, le soutien de son suzerain.