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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.


cet ordre, et ce fut un bonheur pour l’Égypte : « L’émancipation de la Grèce ne tarda pas en effet à enrichir Alexandrie par le développement du commerce et de la marine hellénique. »

Sur ces entrefaites cependant surgit entre la Porte et le pacha d’Égypte des motifs de plainte et de rupture.

Le sultan s’était engagé, en récompense des services de Méhémet-Ali en Arabie et en Grèce, à ajouter au pachalik d’Égypte le gouvernement du district d’Acre, mais au moment de remplir sa promesse il craignit sans doute de rendre trop puissant un lieutenant déjà redoutable, et non-seulement il chercha les moyens d’en éluder l’accomplissement, mais encore, à l’occasion de différends survenus entre le pacha d’Acre et Méhémet-Ali, la Porte refusa de faire justice à ce dernier.

Méhémet-Ali vit dans ce fait l’indice d’une défaveur prochaine, et, sans laisser à l’intrigue qui se tramait contre lui, le temps d’éclater, il résolut de se faire justice lui-même.

Six mille déserteurs égyptiens étaient déjà à la solde du pacha d’Acre. Il lui écrivit pour les réclamer, ajoutant brièvement que s’il ne leur faisait