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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

qué à Aboukir dix-huit mille janissaires ; il les jeta à la mer[1]. C’est après cette brillante action mie Kléber s’écria dans un élan d’enthousiasme :

« — Général, vous êtes grand comme le monde !

« L’armée d’Égypte n’avait plus rien à craindre, mais elle n’avait plus rien à faire. Cette inaction pesait à Bonaparte. Quand il apprit qu’une seconde coalition s’était formée, que l’Italie était perdue, que la France allait être envahie, il remît le commandement à Kléber et montant sur une frégate, franchit audacieusement toute la Méditerranée au milieu des croisières anglaises.

« Le 8 octobre, il débarquait à Fréjus... »

Pendant ce temps, Kléber se montrait fidèle dépositaire de la gloire de nos armes : Une armée turque commandée par le grand vizir envahit l’Égypte ; Kléber la rejoint à Héliopolis[2]. Les ennemis étaient au nombre de soixante mille. Notre armée comptait à peine douze mille combattants. La victoire néanmoins ne fut pas un instant incertaine, et plus libre que jamais, après ce nouveau triomphe, de se livrer à la paisible

  1. 24 juillet.
  2. 20 mars 1800.