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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

Syène, aux dernières limites du monde romain.

« Bonaparte, sûr désormais de sa conquête, s’avança vers la Syrie d’où il eut pu couvrir l’Égypte et menacer à son gré Constantinople ou l’Inde[1]. Il réussit d’abord, s’empara de Gaza et de Jaffa où nos soldats prirent le germe de la peste, et dispersa à la bataille du Mont-Thabor[2] une grande armée turque. Mais au siège de Saint-Jean d’Acre tout son génie échoua, faute de moyens matériels, contre le courage des Turcs et la ténacité de l’amiral anglais Sidney-Smith, le méme dont il a dit souvent plus tard : « — Cet homme m’a fait manquer ma fortune. »

« N’ayant ni munitions, ni grosse artillerie, il ne put ouvrir de brèches praticables, et après soixante jours de tranchées et huit assauts meurtriers il dut ramener en Égypte son armée épuisée de fatigues et décimée par la peste[3]. » Là, de nouvelles luttes l’attendaient : « Un imposteur qui se faisait appeler l’ange El-Modhy, tâchait de soulever le Delta. Bonaparte en eut bien vite raison. Une flotte anglaise avait débar-

  1. Février 1799.
  2. 16 avril.
  3. 20 mai.