Ici se déroule une des plus belles pages de notre histoire et peut-être de l’histoire moderne.
« Nous étions comme emprisonnés dans notre conquête, et sous la pression de l’Angleterre la Porte se déclarait contre nous.
« — Eh ! bien, dit Bonaparte à ses soldats, il faut mourir ici, ou en sortir grands comme les anciens.
« Et il écrivait à Kléber qu’il avait laissé à Alexandrie :
« — Ceci nous obligera à faire de plus grandes choses que nous n’en voulions l’aire. Il faut nous tenir prêts.
« Kléber répondit :
« Oui, il faut faire de grandes choses ; je prépare mes facultés.
« Bonaparte commença par achever l’occupation de tout le pays. Une révolte ayant éclaté au Caire[1], il la comprima avec rigueur.
« Desaix, le sultan juste, connue l’appelaient les Arabes, lancé à la poursuite de Mourad-bey, s’était déjà emparé de la Thébaïde, et ses régiments campaient près des cataractes de
- ↑ Octobre 1798.