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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

de milice et par quelques ulémas complaisants. Sur la réception de ce dossier, le grand seigneur n’hésitait jamais à nommer un nouveau pacha.

Quant au tribut fixé par Sélim, comme équivalent de la partie des contributions qui devaient revenir au gouvernement de la Porte, il fut d’abord envoyé chaque année à Constantinople avec un grand appareil, puis il y eut des retards, des tiraillements ; enfin il cessa complètement d’être payé.

Il serait trop long d’indiquer ici l’interminable nomenclature des pachas égyptiens, hommes sans importance d’ailleurs, et dont le principal souci était de s’indemniser par toutes les voies possibles du présent magnifique que leur avait coûté leur investiture.

N’osant compter sur une longue autorité, ils se hâtaient d’arriver à la fortune, et leurs exactions ne servaient que trop de prétexte aux beys pour les accuser et les déposer, aussitôt qu’ils pouvaient craindre de leur voir prendre quelque autorité réelle.

Bientôt l’influence administrative de ces souverains de passage s’effaça complètement ; ils ne furent plus que des automates aux ordres des beys.