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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

lui-même au calife Omar, en réponse à une lettre de ce prince, lui demandant une description exacte de la contrée dont il venait d’enrichir l’empire des fils de Mahomet.

« O prince des fidèles, imagine un désert aride et une campagne magnifique, au milieu de deux montagnes, dont l’une a la forme d’une colline de sable et l’autre du ventre d’un cheval étique ou du dos d’un chameau. Voilà l’Égypte !

« Toutes ses productions et ses richesses viennent d’un fleuve béni qui coule avec majesté au milieu. Le moment de la crue et de la retraite des eaux y est aussi réglé que le lever du soleil et de la lune. Il y a une époque de l’année où toutes les sources de l’univers viennent payer à ce roi des fleuves, le tribut auquel la Providence les assujettit envers lui. Alors, les eaux augmentent, sortent de leur lit, et couvrent toute la surface de l’Égypte, pour y déposer un limon productif. Il n’y a plus de communications d’un village à l’autre que par le moyen de barques légères, aussi nombreuses que les feuilles du palmier. Lorsqu’arrive enfin le moment où les eaux cessent d’être nécessaires à la