Alexandre parut en Égypte, il y fut accueilli comme un sauveur.
Nul cependant ne pouvait prévoir, nul n’eût osé rêver la splendeur de la période qu’allait ouvrir à l’antique terre des Pharaons, l’invasion grecque.
« Pendant son règne trop court, mais si merveilleusement rempli, Alexandre, dit dans un récent et remarquable travail un écrivain contemporain[1], conçut et commença à exécuter d’immenses projets destinés, s’ils eussent tous abouti, à transformer tout d’un coup la face du monde.
« L’Égypte devait être la première à profiter de cette transformation qui, pour avoir été interrompue par la mort subite du grand roi, n’en a pas moins, à partir de cette époque, progressé rapidement. La reconnaissance des côtes de la mer Érythrée jusqu’aux embouchures de l’Euphrate ; reconnaissance accomplie delà manière la plus intelligente et la plus heureuse par Néarque à la tête d’une flotte nombreuse ; les premières relations commerciales par mer entre l’Inde et l’Égypte ; un essai de communication régulière avec les côtes de l’Afrique septentrionale jusqu’aux colonnes d’Hercule ; l’ ex-
- ↑ Histoire de l’isthme de Suez, par Olivier Ritt.