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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

sa chapelle coquette[1] ; à l’est, la tranchée disparaissant d’abord à pic sous les pieds, puis se montrant plus loin de biais, avec ses rampes couvertes d’ouvriers ; au sud, la nappe desséchée du lac Timsah, noire de limon du Nil, tapissée de touffes vertes et bordée de dunes à l’arête sinueuse. Au-delà, sur deux plans nettement accusés, la silhouette du mont Geneffe et de l’Attaka.

  1. Reconnaissant la nécessité d’avoir sur place des prêtres des trois cuites représentés sur les chantiers, M. de Lesseps a toujours eu soin que les grands campements aient une chapelle catholique, une chapelle grecque et une mosquée, construites par la Compagnie et desservies à ses frais. Là est peut-être le véritable secret de la manière vraiment merveilleuse dont les travaux ont été dirigés et exécutés. En effet, outre les pratiques de chaque culte qui étaient ainsi exactement assurées, les mariages, les baptêmes, les soins spirituels à donner aux malades, les derniers devoirs à rendre aux morts, entretenaient dans cette population mobile une régularité de mœurs et des sentiments de famille qui en faisaient disparaître les inconvénients d’ordinaire attachés aux nombreuses agglomérations de travailleurs.