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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

travers pour figurer des marches, et vont jeter au-delà de la crête à 25 mètres de hauteur, le contenu de leur couffins, d’autres redescendent avec leurs paniers vides. Au fond du profil les hommes les plus forts piochent le sol avec leur fass, tandis que d’autres remplissent les couffins qu’on leur apporte. Pas un ne chôme…

« La nuit ce tableau est encore plus saississant s’il est possible. Des centaines de Machallahs disposés le long des berges éclairent la tranchée à la lueur de ces torches de bois gras qu’avivent continuellement des gardiens spéciaux. Les travailleurs avec leurs corps bronzés et leurs vêtements blancs ou bleus semblent une légion fantastique. Leur activité est d’autant plus grande que la température est fraîche et que le travail est mieux payé. De temps à autre quelque surveillant ou les chéiks du village entonnent un chant rythmé que répètent les porteurs en cadençant leurs mouvements… »

Et pour cadre à ce magnifique tableau, on a un panorama splendide :

« Au nord et à l’ouest, le désert descendant à perte de vue du plateau sur lequel se détache El-Guisr, avec sa mosquée légère, ses toits blancs et