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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

Après cinq années ainsi employées à de laborieuses études, un de ces coups de la Providence qui, au moment où on s’y attend le moins, se plaît à intervenir et à faciliter l’exécution de plans auxquels elle semblait étrangère bien qu’elle les eut inspirés et éclairés en secret, vint ménager à M. de Lesseps la réalisation de ce qu’il n’avait guère jusqu’alors pu considérer que comme un beau rêve.

Tant qu’Abbas-Pacha était pacha d’Égypte, une œuvre comme celle qu’il méditait était, en effet, impossible.

Or, non-seulement l’avènement de Mohamed-Saïd au trône modifiait la situation, mais encore un des premiers actes du nouveau Khédive eut pour résultat d’aplanir les voies devant M. de Lesseps.

Mohamed-Saïd désireux de s’appuyer sur les amis de sa jeunesse et de puiser, dans leur expérience de la civilisation de l’Europe, les moyens de travailler à la prospérité de son peuple, avait tout d’abord pensé à M. de Lesseps et l’appelait auprès de lui.

M. de Lesseps se rendit avec empressement à cette flatteuse invitation, et mettant à profit l’in-