Page:Drohojowska - L'Égypte et le canal de Suez.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
155
L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

Une brillante carrière devait suivre de si beaux débuts ; en effet, envoyé par le gouvernement provisoire de 1848, à Madrid, comme ministre plénipotentiaire, et chargé bientôt après d’une mission conciliatrice à Rome, M. de Lesseps semblait destiné à quelque poste diplomatique de premier ordre, lorsque un désaccord survenu entre lui et le gouvernement français, sur la conduite à tenir vis-àvis la République romaine ayant donné lieu à son rappel, il demanda sa mise en disponibilité. Bientôt après il renonçait définitivement à la vie politique et reportait toute l’activité de sa pensée sur un projet dont la première idée remontait, paraît-il, à son arrivée en Égypte, en 1831.

Ce projet, que l’ingénieur Lepère avait déclaré irréalisable et qui avait fait sourire plus tard, lorsque le chef des saints simoniens, le célèbre père Enfantin en avait émis l’idée, avait pour but de corriger eu quelque sorte un oubli de la nature, en faisant disparaître une des deux barrières placées sur la ceinture maritime qui entoure le globe de l’ouest à l’est[1].

  1. La seconde de ces barrières, l’isthme de Panama entre les deux Amériques, va, paraît-il, bientôt disparaître à son tour. Dès lors le problème de la circumnavigation du globe sera entièrement résolu.