Page:Drohojowska - L'Égypte et le canal de Suez.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
151
L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

lent, abondaient autour de lui, et son intelligence s’éveilla aux récits de nobles entreprises accomplies par des hommes de son sang et de son nom.

C’est ainsi, par exemple, que parti avec Lapeyrouse pour le voyage de circumnavigation où l’illustre explorateur trouva la mort, un Lesseps[1] fut l’unique des compagnons de l’infortuné navigateur qui revit la France, à laquelle il rapporta les seuls documents que nous possédions sur cette expédition.

Il s’était séparé de Lapeyrouse sur les côtes du Kamchatka et avait traversé en traineau les steppes glacés de l’Asie jusqu’à Saint-Pétersbourg, où il était arrivé après deux années d’aventures périlleuses.

Son frère, le comte Mathieu de Lesseps, père de celui dont nous essayons d’esquisser la vie, avait suivi la carrière diplomatique. Tour à tour représentant de la France au Maroc, en Égypte, en Espagne, il avait eu, lui aussi, maintes occasions de lutter contre les difficultés et de déployer cette fermeté qui semble héréditaire dans cette famille.

Les antécédents du père, les services rendus et

  1. M. Barthélemy de Lesseps.