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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

Ici nous devons revenir de quelques pas en arrière :

M. de Lesseps qui s’était rendu à Constantinople où il pensait n’avoir à remplir qu’une simple formalité, se trouva donc en présence de difficultés sérieuses ; le gouvernement et le sultan lui-même témoignaient d’une apparente bonne volonté, mais sir Stratford de Retcliffe, ambassadeur d’Angleterre opposait son veto et il était aisé de juger qu’on n’aurait pas facilement raison de cet obstacle.

Pensant avec justesse, qu’ainsi posée, la question

    vent plusieurs mois à parcourir. Si le gouvernement égyptien qui se montre animé des intentions les plus éclairées, veille soigneusement à ce que les tarifs de la navigation comme ceux du chemin de fer soient modérés, il assurera à l’Égypte, indépendamment du commerce de l’Yémen, de l’Hedjaz, de l’Arabie, de l’Adramaüt, tout le trafic, depuis quelques temps en rapides progrès, de la côte des Saumalis, de Zanzibar, de Sofala, de Mozambique, de l’Abyssinie, du Soudan, du Darfour, en un mot de toute l’Afrique orientale, dont les relations s’effectuent en grande partie par le Cap : et Suez, aujourd’hui pauvre et triste bourgade située au fond d’une sorte d’impasse, deviendra certainement l’un des centres importants du monde commercial (*).

    (*) On sait comment l’expérience a justifié ce jugement.