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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

gue et qui serviront de modèle si jamais, sur un autre point du globe, l’art de l’ingénieur renouvelle une semblable entreprise. »

« Parlons d’abord de la drague : véritable navire de fer portant et logeant une énorme machine à vapeur elle fait, dirigée par quatorze hommes[1] le travail qu’un millier de terrassiers ferait à peine ; elle remue en dix heures quinze cents mètres cubes, trois mille de kilogrammes !... que ses lourds godets apportent incessamment au long-couloir. »

Ce long-couloir est ainsi décrit par M. de Lesseps lui-même : « Figurez-vous une fois et demie la longueur de la colonne Vendôme coupée par le milieu, appliquée au haut de la drague par un bout, déversant au loin par l’autre le produit du dragage et formant au milieu du canal comme un pont volant.

« Les dragues pourvues de cet appareil et construites de manière à l’utiliser ne déversent pas les déblais comme le font les dragues ordinaires, dans

  1. Le chef dragueur, le mécanicien, trois hommes attachés à la machine, plus huit hommes d’équipage et un mousse.