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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

et s’avancer ensuite d’un pas élastique qui contraste avec la lourde marche de nos porteurs d’Europe. Et quand il s’agit de remuer la terre, quel peuple pourrait montrer plus de dextérité et de promptitude. »

Mais ce qui, entre tout, met en lumière l’intelligence, la vigueur et le bon vouloir des fellahs pour l’exécution des entreprises les plus gigantesques, c’est le rôle qu’ils ont pris dans le percement de l’isthme de Suez !

Les Européens appelés les premiers à ce rude travail se découragèrent vite. Lorsque le climat dévorant n’usait pas leurs forces, la nostalgie les poussait à la désertion, et il fallut bien reconnaître que les populations indigènes pouvaient seules permettre d’attendre le résultat qu’on poursuivait.

Alors des ouvriers grecs, dalmates, arméniens, furent recrutés de toutes parts sans que leur nombre — et peut-être leur force et leur énergie, fussent en rapport avec la tâche à remplir.

Toute l’espérance du succès va donc se concentrer sur ces pauvres fellahs, sur ces corvéables si peu connus, et par suite, si injustement méprisés en Europe, où on ne les croyait capables