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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

On accuse les fellahs d’être une race légère et cupide ; il y a du vrai dans ces reproches, mais ce double défaut tient plus peut-être à l’état de dépendance et d’oppression où a vécu pendant des siècles ce peuple, qu’à son caractère même.

    reçoit en appui et en bienveillance de la part de son souverain.

    Un écrivain qu’on ne taxera certes pas de partialité en ce qui touche aux ordres religieux, confirmait naguère cette appréciation : « N’oublions pas, dit M. Ch. Sauvestre (*) les immenses services que rendent dans tout l’Orient — et en particulier en Égypte — les frères des écoles chrétiennes et les sœurs de Saint-Vincent de Paul.

    « Grâce aux premiers, la langue française est répandue dans tous ces pays et y est devenue d’un usage presque général. »

    Grâce aux secondes, les enfants, les malades, tous ceux qui souffrent, connaissent et bénissent le nom et la charité de la France ; et, bienfait plus signalé encore, les jeunes filles reçoivent, dans une éducation que la société musulmane ne saurait leur donner, le germe de la véritable vie morale qui ressuscitera l’Orient : le sentiment de la famille, la dignité de la femme, le dévouement de la mère, le respect du foyer.

    (*) Opinion nationale du 18 novembre 1869.