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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

tion faite de la cupidité qui est un vice artificiel, — la population des fellahs d’Égypte a une grande analogie avec celle de nos campagnes. Placée dans les mêmes conditions, tirée de son ignorance, elle nous ressemble bien plus encore.

    C’est ainsi que l’enfance du fils de Mohammed a été confiée aux soins d’une chrétienne ; c’est ainsi encore qu’en toutes circonstances, ce prince s’est plu à accorder des faveurs spéciales aux sœurs de charité établies à Alexandrie, où elles se vouent avec cette abnégation et ce zèle qui distinguent leur ordre, à l’instruction et au soulagement des pauvres.

    Mais la preuve la plus éloquente se trouve dans le choix d’un chrétien fait par Saïd-Pacha pour gouverner le Soudan.

    Avant même que le percement de l’isthme eut importé sur le sol égyptien une colonie nombreuse de chrétiens d’Europe, un voyageur rendait cette justice au khédive et à son peuple ; « au Caire, nous avons vu célébrer publiquement l’office divin d’après le rite catholique, sans troubles, sans gardes, au milieu d’une population gravement curieuse, mais nullement hostile. »

    Ismaïl-Pacha continue cette même ligne de conduite et se montre de plus en plus favorable aux œuvres du catholicisme en Égypte.

    Ajoutons à la gloire du catholicisme qu’il rend amplement à l’Égypte, en services de toutes sortes, ce qu’il