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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

les populations musulmanes et les gardent en particulier de ce fatalisme qui a si tristement précipité l’Orient dans l’état de décadence où nous le voyons plongé.

On peut affirmer sans crainte que par ses qualités comme par ses défauts naturels, — abstrac-

    tion d’une reconnaissance publique, et les tenaient pour dégradantes ; ce qui suffisait à placer les chrétiens dans une situation d’infériorité et presque d’asservissement.

    Méhémet-Ali, le premier, se servit indistinctement de toutes les capacités qui pouvaient lui être utiles sans acception de foi religieuse. Encore cependant eut-il soin de réserver exclusivement les hauts emplois à des musulmans.

    Saïd-Pacha, et après lui, S. A. Ismaïl Ier se sont montrés plus libéraux. Bien que réguliers et même austères dans la pratique du culte musulman, ils ont appelé au service de l’État, sans acception de religion, tous ceux qu’ils en ont jugés dignes et capables et ils ont accordé à tous une complète liberté dans l’exercice de leur culte.

    Cet esprit de tolérance a éclaté dans toute sa force lors des cérémonies religieuses qui ont signalé la présence de l’Impératrice et des princes chrétiens à l’ouverture du canal de Suez ; mais depuis longtemps ce même esprit s’était montré dans plusieurs occasions