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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

v. — Les fellahs.

Avant de passer outre, quelques détails réclament leur place sur ces ouvriers fellahs, dont le nom que nous avons plusieurs fois prononcé nous-mêmes dans les pages qui précédent a si souvent été redit en Europe pendant les six dernières années qui viennent de s’écouler.

«Le peuple égyptien, affirme un écrivain compétent, mérite à tous égards la sollicitude dont il est l’objet de la part de ses souverains. »

Le christianisme a laissé en ce pays de fortes racines et ceux-là même qui sont les plus exacts à suivre la loi de Mahomet ont au fond du cœur je ne sais quels sentiments secrets, quel souvenir qui les tient à l’abri des excès de fanatisme et d’intolérance[1] qui partout ailleurs caractérisent

  1. La population chrétienne des diverses sectes dépasse en Égypte le chiffre de deux-cent-soixante mille individus. Bien que la religion musulmane ait dans ce pays de fervents adeptes, les chrétiens n’y ont jamais été persécutés ; le gouvernement n’y a jamais proscrit leurs croyances ; seulement il ne leur donnait pas la sanc-