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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

de peines, tant d’argent et tant de bras.[1] »

Le khédive n’hésita pas. Les ingénieurs ayant calculé que soixante-cinq mille hommes étaient nécessaires pour déplacer dans l’espace d’un mois de travail, la quantité de vase amassée dans le lit du canal, ordre fut envoyé aux provinces de fournir ce nombre de travailleurs.

Au lieu de soixante-cinq mille hommes, les provinces en envoyèrent cent quinze mille ! Mohammed-Saïd, recueillait ainsi dès le commencement de son règne, les fruits de son esprit de justice : Il possédait la confiance du peuple !

Cette confiance comment la justifia-t-il ? En prenant des mesures d’approvisionnement, d’hygiène, et par-dessus tout de loyale justice, qui prouvèrent au monde qu’on peut employer en Égypte des centaines de mille hommes à un travail d’utilité publique, non-seulement sans qu’il en résulte aucun accident, mais encore avec profit pour tous.

Tel est le précédent dont nous avons parlé. C’était tout à la fois un stimulant pour ne rien négliger de ce qui pouvait, assurer la subsistance des travailleurs, et un gage de succès.

  1. L’Égypte contemporaine par M. Paul Merruau.