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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

canal maritime[1] ; le succès de l’entreprise on dépendait.

Un précédent existait d’ailleurs en Égypte qui

  1. « Au début des travaux — en 1860 — sur les rives du lac Menzaleh on se procurait l’eau douce dans quelques puits isolés ou en la faisant venir de Damiette, ou encore en distillant l’eau salée de la mer ou du lac. La tonne d’eau douce apportée de Damiette, coûtait 5 francs ; la tonne distillée à Port-Saïd en coûtait 25. — Ces difficultés, cette élévation de prix ne pouvaient qu’augmenter à mesure qu’on avançait vers l’intérieur de l’isthme. L’entreprise devait être singulièrement retardée, peut-être manquée à jamais par ce fâcheux état de choses. — À Suez la situation était pire : on ne vivait, une partie de l’année, que de l’eau conservée dans des caisses de fer que le chemin de fer apportait. L’eau à moitié salubre était le privilège des riches. Les pauvres s’abreuvaient comme ils le pouvaient et mouraient de soif. »

    En 1862, on écrivait de Kantara, centre, à cette époque, des travaux du canal maritime.

    « Ce qui est le plus difficile à assurer, c’est le service de l’eau douce. Le canal reliant Gassassine à Timsah a bien été mis en eau, mais son extrémité se trouve à une dizaine de kilomètres d’El-Guisr. Comme de plus, les hommes sont répartis sur une longueur de 32 kilomètres depuis El-Guisr jusqu’à Kantara, la dislanee moyenne pour apporter l’eau douce dépasse 30 kilomè-