grandes crues et qui laissent pénétrer celles de la mer alternativement quand le niveau du fleuve est abaissé. »
Le canal de Suez traverse ces trois lacs qu’on dirait échelonnés exprès par la nature pour le recevoir, et c’est on sortant de celui de Menzaleh qu’il débouche dans la Méditerranée. En ce lieu la place d’une ville était marquée ; elle s’y est élevée d’elle-même et par la force des choses : ce point, il y a moins de dix ans, ignoré du monde, s’appelle aujourd’hui Port-Saïd[1].
En attendant qu’il fallut un port de station aux bâtiments entrant dans le canal, il fallait un quartier général aux ingénieurs qui allaient entreprendre le percement de l’isthme ; il fallait un entrepôt pour recevoir les machines venant de l’Europe. Ce triple besoin, a donné naissance dès les premiers jours des travaux, à la ville qui nous occupe et a déterminé sa forme et son aspect. Port-Saïd, en effet, « est un bassin entouré de chantiers.[2] »