Page:Drohojowska - L'Égypte et le canal de Suez.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
94
L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

tension de territoire que le droit de parler, au nom du prophète, au monde musulman et de devenir son vicaire sur la terre.

« Ce privilège appartenait alors depuis plusieurs siècles aux sultans de l’Égypte qui ne régnaient qu’au nom des derniers califes de la maison d’Abbas. Sélim en leur succédant se donna comme héritier de leurs droits ; il prit le titre vénéré de serviteur et de protecteur des villes saintes ; il se fit désigner comme tel dans les prières publiques,

    prit avec lui quelques cawas de confiance, et se rendit au café désigné. Il y avait nombreuse société. Sur les tables, à côté des verres et des cartes, on voyait de longs couteaux et des pistolets.

    « Bresse paraît ; il s’avance vers le plus mal famé de la bande. Il le saisit au collet. À ce moment un coup de feu est dirigé contre Bresse et le manque. À cette attaque, les cawas qui avaient chacun leur homme désigné à l’avance, tirent avec ensemble et précision, et jettent en même temps sur le carreau l’écume des assassins d’Alexandrie.

    « Bresse risquait sa vie. Le vice-roi vient de le nommer caïmacan, grade qui équivaut à celui de lieutenant-colonel. »

    « Qu’on juge après cela, si les circonstances actuelles doivent faire désirer l’unification de la législation ! »