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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

« En effet, le sultan n’étend son autorité sur la masse des musulmans orthodoxes, il n’est le commandeur des croyants qu’à titre de successeur des califes et de protecteur des villes saintes. Or,

    raide-mort. Les autres ripostent. À son tour, le meurtrier est mortellement atteint. Voyant cela, l’Italien se sauve.

    « Le lendemain avait lieu l’enterrement du Grec. Trente des siens raccompagnaient, farouches et armés de couteaux, de pistolets et de tromblons. En les voyant passer, personne ne disait mot. Le dénonciateur se cachait dans la foule et regardait curieusement. Si bien dissimulé qu’il fût, les Grecs le découvrirent.

    « Aussitôt, sur un geste de l’un d’eux, le convoi s’arrête. On dépose sur le sol la bière qu’on portait à dos d’hommes. Les Grecs se montrent le pauvre diable d’Italien qui détale à toutes jambes : la chasse commence.

    « Le fugitif perdait du terrain. La maison du consulat d’Angleterre s’offre à lui, il s’y réfugie en toute hâte. Les Grecs y pénètrent à sa suite.

    « Le consulat est gardé par des cawas. Ceux-ci, voyant une irruption à main armée, veulent s’y opposer. Les Grecs font feu. Les cawas ripostent. Alors, baruffe général, comme on dit ici. De part et d’autre, coups et blessures. La police locale arrive : les Grecs, ne se trouvant plus en nombre, se sauvent, et on ne peut plus mettre la main sur personne, pas même sur le mort qui avait disparu.