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se fourrer dans le caveau dont l’entrée était facile à defendre puisqu’elle donnait sur une étroite margelle de roche où l’on ne pouvait descendre, de la terrasse au-dessus, qu’un à la fois. Mais Susini montra le kiosque au-dessus. Cela ne faisait pas l’affaire de Constant.

— Beaucoup plus difficile de nous défendre là-dedans.

Le kiosque et le caveau communiquent.

— Ah, on peut dire que vous aviez confiance en moi.

Vous ne m’aviez jamais dit ça.

— Ta gueule.

Ils hissèrent Cormont jusque dans le kiosque. Il y avait, en effet, une trappe qui donnait sous le plancher dans un petit réduit. Là, il y avait une seconde trappe.

— C’est vous qui avez fait installer tout ça ?

— Non, ça existait avant. Le caveau est très ancien, mais il y a un vieux fou qui a eu cette maison autrefois et qui a arrangé le kiosque et la trappe. Sans doute, ça lui donnait des émotions.

— À nous les émotions.

Les choses s’arrangeaient au mieux pour Constant. Comme son but était le caveau, il insinua tout de suite :

— Ils ne vont pas tarder à rappliquer, les petits gars. Je ne vois pas comment nous pouvons nous défendre sans descendre dans le caveau.

Le kiosque, en effet, était circulaire, avec quatre baies vitrées et une porte ; certes, il était surélevé au-dessus de la terrasse et on n’y accédait que par un assez étroit escalier, mais les garçons