Page:Drieu La Rochelle - Les Chiens de paille, 1964.djvu/220

Cette page n’a pas encore été corrigée

dit encore plus long. Les internationales se comprennent. »

— Je suis d’accord. Le jour va venir. Il faut agir tout de suite, répondit Bardy.

— Bon, allons, répondit Salis.

— Eh, attendez. Il est entendu que le dépôt restera sur place, remarqua Bardy.

— Bien sûr.

— Si vous voulez vous en emparer, il y aura bataille.

— Nous sommes deux fois plus que vous.

— Nous tirerons et les Fritz viendront.

— Ah, si vous appelez vos amis, railla Salis.

— Ça va.

Susini, dont on ne s’occupait guère, intervint :

— Parlementez. Expliquez à Cormont la nouvelle situation.

— Il est acculé au désespoir. Il ne se laissera pas faire une seconde fois. Essayons tout de même, fit Bardy.

Salis acquiesça.

Les compères s’approchèrent de la grille. Ils aperçurent des mitraillettes entre les barreaux.

— Il s’est déjà servi, le gars, ricana Susini. Cormont, Cormont.

— Oui, voilà.

C’était la voix de Cormont, ironique.

— Salis et Bardy sont là, cria Susini, nous sommes cinquante. Ne continuez pas à faire l’enfant et rendez-vous. On vous laissera filer avec vos hommes.

— Écoutez bien, Susini. Vous allez déblayer le terrain tout de suite. Foutez le camp. Je vais compter