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— Tu en es sûr ? Tu es bien renseigné.

Bardy haussa les épaules et fixa Susini.

— Je te croyais plus puissant que Salis.

— C’est selon.

— Tu peux peut-être encore arranger les choses.

— Mais puisque tu dis que la police est alertée par les autres : trop tard.

— Ah bon…

Bardy sourit d’un air mou. Susini regarda doucement Bardy.

— Pourquoi me fais-tu marcher ? Si tu as empêché les gens de l’École des Cadres de prévenir les polices, c’est autre chose.

— Tu dois avoir moyen de faire pression sur Salis ?

— Je vais essayer.

Constant crut bon d’intervenir.

— Salis avait l’air sûr que l’on ne déclencherait pas la police et ne rien craindre en dehors de cela.

Constant avait pris son air le plus naïf pour dire cela, il avait un peu envie d’embêter Susini qui, à ses yeux, avait perdu de son prestige depuis la nuit dernière. Susini ne le regarda même pas de travers, il ne le regarda pas du tout.

— Nous allons bien voir.

— Tu feras bien d’agir vite, nota Bardy d’un air assez menaçant, car si jamais la police allemande vient ici, tu es foutu. Tu as beau avoir des relations de tous les côtés.