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et rempli par Louis de Bavière des statues des héros de la légende et de l’histoire germaniques.

Et ce fut entre Ulm et Sigmaringen que l’Invasion quitta le grand fleuve pour se diriger sur Stuttgart et Strasbourg à travers les Alpes de Souabe franchissables partout, suivant d’ailleurs les coulées empruntées par les grandes voies ferrées, se hâtant vers cette France qu’Abd-ul-M’hamed avait représentée à ses soldats comme le pays le plus riche du monde, comme le plus beau des climats, comme la terre promise où jamais l’Islam n’avait pénétré, et où son triomphe serait définitif lorsqu’il aurait planté son croissant sur la grande ville, PARIS.

PARIS, dont les Noirs commençaient à connaître le nom et dont ils cherchaient déjà à l’horizon les dômes d’or, les hautes flèches et les arcs de triomphe : PARIS qui, à cette heure, voyant déjà refluer vers lui les débris et les fuyards, se préparait fiévreusement à remplir son rôle de dernier refuge de la civilisation !

Sur les bords de la Bosna où il était immobilisé depuis deux mois avec l’armée de Saoud, Omar avait appris avec une joyeuse surprise la chute inattendue de Belgrade. Déjà, il voyait l’avenir très noir et l’œuvre de son père compromise. L’hiver semblait tisser le linceul de l’Invasion musulmane, et bien qu’il se fût promis de rester silencieux, il n’avait pu s’empêcher d’écrire la lettre qui avait rendu le vieux Sultan rêveur.

Quand la marche reprit sur Vienne, il se retrouva en tête de la grande chevauchée, poussa le premier son cheval dans la Drave, toujours le plus intrépide, le plus allant, déjà célèbre par son audace, mais émerveillant ses compagnons autant par la dignité de sa vie que par ses qualités guerrières.

Jamais on ne le vit piller après la prise d’une ville ; jamais, après la bataille, il ne s’attarda à massacrer les blessés et les fuyards, comme il était de règle dans les armées noires.

Et jamais non plus il ne demanda sa part des captives blanches que ramassait à la course l’ardente cavalerie.