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que le Vengeur avait pour but la recherche et l’anéantissement du Tzar, et sa pièce avait été installée de manière à pouvoir viser horizontalement et même au-dessus de son horizon.

D’ailleurs, avec la propriété que possédaient les ballons du système Durville de s’incliner vers la terre sous l’action de leur masselotte, il serait toujours possible soit dans les mouvements d’ascension, soit dans les mouvements de descente, d’ouvrir à la pièce, vers la terre, un champ de tir incliné au-dessous de son horizon.

Indépendamment des barques pliantes destinées à recueillir les aéronautes en cas de chute en mer, M. de Brantane avait voulu que son aérostat possédât des parachutes en assez grand nombre pour recueillir tout l’équipage en cas de désastre, et des petits ballons sphériques dégonflés étaient fixés de distance en distance à l’intérieur de la nacelle ; des anneaux étaient suspendus à ces aérostats que le déclenchement d’un robinet gonflait en un clin d’œil, d’après le système Gautier, et chaque passager savait à quel anneau il devait se suspendre à ce moment critique.

Enfin, des améliorations de toutes sortes avaient été introduites dans le fonctionnement des appareils de manœuvre. L’électricité était partout l’agent du mouvement et la source de la lumière : des projecteurs puissants permettaient d’éclairer la campagne dans un secteur considérable ou de rendre le cône inférieur du ballon visible comme une étoile en faisant réfléchir la lumière à sa paroi métallique.

Les installations étaient vastes, presque luxueuses, les approvisionnements aussi considérables que s’il s’était agi d’un voyage de trois mois et les vêtements appropriés pour préserver les passagers du froid intense qui sévit aux altitudes de 7.000 mètres accessibles au Vengeur.

Mais ce qui indiquait mieux que tout le reste la destination principale de ce croiseur de l’air, c’était l’adjonction à son armement de deux engins inventés par un mécanicien de l’Institut Gautier et dont rien extérieurement ne pouvait faire prévoir l’emploi.

C’étaient deux épieux d’apparence massive suspendus sous la nacelle : ils portaient à leur partie inférieure un cône