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CHAPITRE III


Comment aime la femme arabe. — Un départ précipité. — La flotte internationale. — La politique coloniale de l’Angleterre en Afrique. — Révolte dans l’Inde. — Préparatifs de passage. — Fabrication des explosifs. — Rassemblement des barques. — Les plongeurs Danakils. — Alliés inattendus. — Le vieux Nubar. — Solde inespérée. — Prisonnière au harem.



Quel est le grand chagrin de mon seigneur ? fit Nedjma qui s’était glissée dans la tente de l’officier et s’approchait de lui doucement comme une apparition… Tu es bien triste, Lioune, depuis quelques jours, depuis qu’est venu du pays des oiseaux ce vilain messager… quelle peine t’a-t-il donc apportée ?

Et comme de Melval ne répondait rien, la tête cachée dans ses deux mains.

— Il vient de ton pays, n’est-ce pas, fit-elle, et je devine… tu aurais voulu repartir avec lui ?

Il secoua douloureusement la tête.

Elle avait doucement détaché de son visage une de ses mains et y appuyant sa joue, s’était assise à ses pieds, regardant sa poitrine se soulever, se demandant avec angoisse quel malheur avait pu arriver pour qu’il pleurât, lui qu’elle n’avait pas vu pleurer aux plus tristes heures.

Un soir il était rentré pâle, défait, accablé, c’était le jour