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des nouvelles, de trouver peut-être l’indice qu’il cherchait en vain depuis trop longtemps.

L’échelle s’abattit sur la terrasse, mordit dans une ouverture grillée et le ballon s’arrêta.

Saladin prit une carabine, l’arma, car il ne savait ce qu’il allait rencontrer, et descendit, après avoir recommandé aux deux Berbères de veiller à la solidité de l’ancrage.

Il trouva aisément l’escalier qui débouchait sur la terrasse toutes les pièces étaient dans un désordre épouvantable lits, meubles, étaient brisés, éventrés ; au premier étage, un cadavre de femme, demi-nu, gisait au milieu des couvertures éparses.

Il arriva au rez-de-chaussée, lut au sommet d’une porte Telegraph, et entra.

Un nouveau cadavre était étendu dans cette pièce : c’était celui d’un homme d’une cinquantaine d’années, déjà gris, au type anglais très accentué ; sa main serrait encore un revolver c’était sans doute le télégraphiste, surpris et tué à son poste.

Les appareils de réception et de transmission couvraient le sol de leurs débris les Noirs avaient détruit, avec une fureur sauvage, ces instruments qu’ils ne connaissaient pas, mais qui réalisaient à leurs yeux l’expression la plus complète de la supériorité d’une civilisation maudite.

Au milieu d’eux, des monceaux de papier rouge et jaune, des rouleaux de dépêches, des télégrammes, datés de quelques jours à peine, attirèrent immédiatement l’attention de Saladin.

À la légion étrangère, il avait appris assez d’anglais pour le comprendre, et voilà ce qu’il lut en rassemblant plusieurs dépêches, datées du même jour :

Amirauté à Rear admiral (contre-amiral) Scout, commandant l’escadre du golfe de Guinée.

« Donnez ordre canonnières évacuer promptement Niger.

« Faites embarquer immédiatement sur transports et sur