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péennes ne donnent encore qu’en pointillé et dont le bassin reste à explorer.

C’était le Bahr-el-Razal, fleuve curieux en ce sens qu’il n’apporte pas d’eau au Tchad, mais qu’il en reçoit.

En effet, lorsque le lac est démesurément grossi des eaux du Chari : au Sud et du Yéou à l’Ouest, il refoule son trop plein dans la large vallée du Bahr-el-Razal.

La similitude de nom entre lui et le Bahr-el-Ghazal, l’importante rivière qui vient se jeter dans le Nil au lac Nô, en amont de Fachoda, avait contribué à faire prendre le Tchad pour une des sources du Nil, dont il est séparé par des montagnes encore inconnues.

Ce fut Nachtigal qui, le premier, fit justice de cette hypothèse pendant son séjour dans le Bornou, et si Saladin eût été désireux d’élucider ce problème géographique, il lui eut suffi de remonter le fleuve qu’il avait sous les yeux, pour reconnaître qu’il s’infléchissait vers le Nord et se perd à