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l’étoile Castor, de troisième grandeur, que je devine plus que je ne la vois dans mon objectif, et qui me sert de contrôle.

— Ainsi donc, le Pôle ne serait plus qu’à 240 kilomètres, la distance de Paris à Verdun ou à Dunkerque, fit Georges Durtal en se tournant vers Christiane.

— Oh ! fit la jeune fille, je suis sûre maintenant que nous l’atteindrons !…

— Pardon, interrompit le savant, avez-vous tenu compte de l’aplatissement polaire ?

— Comment cela ?

— Vous n’ignorez point que, si un degré du méridien vaut dans la zone tempérée, à Paris par exemple, 111 kilomètres 132 mètres, il ne vaut plus que 110 kilomètres 560 mètres à l’Équateur, mais qu’en revanche il mesure 111 kilomètres 707 mètres au Pôle ?

— Parfaitement, mais à vous dire vrai, cette faible différence… 2 kilomètres au plus sur la distance qui nous reste à parcourir…

— Pardon ; j’ai la prétention, quand nous arriverons au Pôle, de vous fixer ce point géographique à 300 mètres près ; 300 mètres, vous entendez : la rigoureuse précision de mon instrument le permet. Deux kilomètres donc ont une réelle importance, et ce n’est pas à 240, mais à 242 kilomètres, que nous sommes du terme de notre voyage.

— Calmez-vous, mon cher docteur, dit en souriant l’Américain ; ces 2 kilomètres, le ballon vient de les