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le point extrême atteint par eux qu’en regagnant, le premier la Norvège, et les deux autres leurs quartiers d’hivernage.

Pour l’expédition aérienne, le monde entier allait en connaître le résultat le lendemain même du jour où il serait obtenu.

Si le Pôle était atteint le dimanche, le New-York Herald ferait connaître au monde entier cette sensationnelle arrivée le lendemain lundi.

C’était inouï !

Le milliardaire eût bien voulu célébrer, la coupe en main, le gain de son pari ; mais Bob Midy expliqua, dans son sabir natal, que tout ce qui était liquide à bord, depuis l’extra-dry jusqu’au whisky, était solidifié, en même temps que les bouteilles étaient fendues.

Il en était tout le premier dans le marasme, car ces longues flasques exerçaient sur lui une véritable fascination.

Il fallut donc se contenter d’établir, sans toast préalable, le procès-verbal relatant le passage du 87° 9.

Le docteur Petersen en fut chargé, et, pour cela, admis sous la tente, où le poêle à pétrole élevait la température d’une quinzaine de degrés. Là, il rédigea, au crayon, le document qui devait faire foi au « Club de l’Industrie » de New-York.

Sur la rédaction détaillée qui en fut lue et où il était question de l’île Petersen, le lieutenant du génie fit remarquer qu’il était peut-être imprudent,