Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— C’est l’heure de son bridge, fit le Roi de l’automobile : il va recevoir cela au Cercle même : malgré son beau flegme, ce sera un coup : je donnerais dix ans de la vie de ma belle-mère pour voir d’ici sa tête.

— Aoh ! protesta Cornelia scandalisée.

À peine les dernières étincelles des ondes hertziennes venaient-elles de fulgurer dans la brume, que le premier mot de réponse de l’Étoile-Polaire arrivait dans l’appareil du Patrie.

C’était le mot : Hurrah !

Willy Harris faisait connaître qu’il arrivait en vue du Spitzberg, qu’il comptait atteindre la banquise polaire le lendemain lundi dans la nuit, et qu’il ne cesserait d’y croiser, en attendant les dépêches avec une fiévreuse impatience.

Sir Elliot pria Georges Durtal de télégraphier encore qu’il accordait double solde à l’équipage du yacht, à partir du jour où il avait gagné son pari et qu’il donnerait une gratification de mille dollars à chaque homme, s’il arrivait au Pôle.

Ce fut l’occasion pour les passagers de s’émerveiller à nouveau. des progrès fantastiques faits par la science depuis une trentaine d’années.

Ainsi, les explorateurs précédents qui avaient risqué leur vie dans les solitudes arctiques, étaient restés de longs mois, des années même, séparés du reste de l’humanité.,

Nansen, Cagni, Peary eux-mêmes, pour ne parler que des trois derniers, n’avaient pu faire connaître