Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Promis, Christiane.

Leurs mains se cherchèrent et, avant de disparaître sous la tente, la jeune fille lui jeta un nouveau bonsoir dans un dernier sourire.

Le savant avait décidé de veiller avec l’Américain. Il voulait trouver l’étoile polaire dans sa lunette en y adaptant des verres fumés, car cette étoile étant de troisième grandeur seulement, la lueur solaire la rendait invisible. Quand il la tiendrait au bout de son objectif, il ferait à son sujet des observations d’heure en heure.

— Vous me réveillerez, si vous constatez quoi que ce soit, recommanda Georges Durtal, en se glissant dans son sac de couchage et en rabattant sur sa tête un épais capuchon, destiné à préserver les yeux contre le rayonnement atmosphérique.

Avant de s’étendre, il demanda encore :

— Quelle température, sir James ?

— Elle baisse sensiblement, répondit le docteur : —12°

Trop agité pour dormir, le jeune officier interrogea à nouveau, une heure après :

— Rien de nouveau, sir James ?

— Non, la machine va très régulièrement, mais le froid est vif et il me semble que notre vitesse augmente.

— Vous ne vous trompez pas, sir James, fit le savant ; nous venons d’atteindre 81 degrés 51′ 15″. Nous avons progressé de près de 2 degrés en trois heures : c’est du 72 à l’heure.