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Maintenant, le Patrie glissait au-dessus de l’Océan Polaire et sa vitesse s’accélérait. Le moteur ronflait avec une régularité parfaite. L’officier du génie vérifia le fonctionnement des graisseurs automatiques, dans lesquels on avait substitué une matière lubréfiante, inaccessible au froid, a l’huile apportée de Verdun. La température se maintenait à trois degrés au-dessus de zéro. Le voyage commençait bien.

Le manipulateur et le récepteur du T. S. F. étaient parés contre le bordage de la nacelle. Georges Durtal lança au dehors la bobine de fil de cuivre de mille mètres de longueur que lui avait fournie le magasin de l’Étoile-Polaire. La longue antenne se déroula, toucha l’eau : les dépêches du monde civilisé pouvaient maintenant arriver aux passagers du Patrie.

Le service fut organisé par quarts, comme sur les navires. Georges Durtal et l’Américain devaient successivement dormir six heures et veiller six heures. Sir James Elliot fut vite initié à son service. Il n’eût pas été le Roi de l’automobile, s’il eût ignoré le moteur Antoinette, et quelques explications suffirent à lui préciser le jeu (les organes d’arrêt et de mise en marche, d’embrayage, de débrayage et de marche arrière.

Une heure après le départ, le savant, en observation à l’arrière, signala l’Étoile-Polaire. Le yacht avait quitté son mouillage et venait de doubler le promontoire derrière lequel il était abrité. Main-