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sonnes, dont les sièges étaient placés l’un derrière l’autre, mais le dossier du second pouvait se rabattre, permettant de remplacer le passager par 2 ou 300 kilogrammes de matériel.

La jeune fille éprouve une joie d’enfant à entendre ronfler le moteur, et, après avoir vu Willy Harris embrayer, démarrer et glisser pendant une centaine de mètres sur la grève, elle prit sa place délibérément.

Le traîneau marchait à six kilomètres à la première vitesse, à onze kilomètres à la deuxième. La roue propulsive était articulée de telle sorte qu’elle pouvait suivre exactement les sinuosités du terrain, et un dispositif spécial limitait sa descente.

Au bout d’un quart d’heure, la jeune fille conduisant avec la plus parfaite virtuosité et a la vitesse maxima du moteur vint, aux applaudissements de mistress Elliot, s’arrêter net au pied de la nacelle.

Une autre particularité distinguait encore le traîneau automobile de l’Étoile-Polaire. Il n’avait pas de « silencieux », et les explosions du moteur donnaient l’impression d’un crépitement de fusillade. Ils devaient s’entendre au loin.

Les mécaniciens de l’Étoile-Polaire avaient préparé de solides courroies pour arrimer le traîneau aux tubes robustes qui, dans le dirigeable français, servent de jambes de force à la nacelle et atténuent ses heurts avec le sol. L’arrimage en fut fait rapidement et Georges Durtal, pour compenser ce nouveau poids, coupa les cordelettes qui retenaient, sur