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l’Étoile-Polaire possédait un approvisionnement pour tout l’équipage. Un épais capuchon mobile, abritant la tête, mettait les yeux à l’abri du rayonnement atmosphérique, et des peaux d’ours, réparties sans compter au fond de la nacelle, y constituèrent des lits très supportables pour une expédition de courte durée.

— Avec un sac de peau comme ceux-là, Nansen a couché dans la neige, observa sir Elliot ; nous serons bien mieux que lui.

Ce fut I’Américain qui se chargea de fournir de vêtements polaires ses deux nouveaux amis.

Partie d’Andevanne en toilette légère, comme il convient au début de septembre, s’étant préservée tant bien que mal contre un abaissement de température de 20 à 22 degrés à l’aide du dolman de cuir trouvé à bord de la nacelle, Christiane de Saignes devait être équipée des pieds à la tête.

Elle le fut sans peine, car si elle était grande, fine et svelte, mistress Elliot était longue, maigre et sèche ; ce qui allait à l’une allait à l’autre ; chemises et jerseys de laine, corsages en peau de daim, boléros en mérinos, mocassins lapons doublés de feutre et toques de loutre constituèrent une première enveloppe qui laissait encore aux deux voyageuses une silhouette féminine nettement accusée.

Quand on arriverait dans les régions du « froid noir », elles devraient y joindre des passe-montagnes en fourrure, d’épais caleçons de laine, des guêtres en vadmel, sorte de drap très épais tissé par les