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Et le milliardaire montrait à l’entrée du port de New-York la superbe statue qui, le bras dressé dans un geste splendide, élève son flambeau à 46 mètres au-dessus du rocher qui la supporte.

— La question n’est pas là, insista l’Américaine. Quand vous avez fait ce pari, vous supposiez l’un et l’autre que la falaise était au Pôle… Or, elle n’y était point.

— C’est vrai, fit le milliardaire : mais je n’ai pas perdu mon pari pour cela : il reste en suspens tant qu’on n’aura pas été voir ce qu’il y a réellement au Pôle.

— Nous n’avons qu’un an à attendre, dit en riant Christiane, puisque vous y serez l’an prochain.

— Et vous n’attendrez pas davantage, affirma avec énergie le tenace anglo-saxon.



Comment dépeindre les effusions, aussi vives qu’impressionnantes, qui accueillirent les deux jeunes gens à leur arrivée au Havre, où leurs parents, le Général Gouverneur de Verdun, le commandant Tuffier du Patrie, le directeur de l’École d’aérostation et de nombreux camarades les attendaient ?

L’élan qui jeta Christiane aux bras de ses parents fut de ceux qui défient toute description et quand, au sortir de ces effusions, la jeune fille dont tout le monde connaissait la noble et touchante histoire,