immergeant sans aucun doute Georges Durtal acharné à sa besogne, Bob Midy, précipité, disparaissait dans une éclaboussure argentée :
Le ballon fit un bond, aussitôt enrayé par le guide-rope humain qu’il traînait derrière lui.
On vit le corps du nègre sortir de l’eau, suspendu à la corde comme un poisson gigantesque. Puis il s’y replongea à demi, et tantôt émergeant, tantôt disparaissant, il fut entraîné dans la course folle de l’aérostat.
Dégrisé d’ailleurs instantanément par ce bain glacé, Bob se démenait maintenant frénétiquement. en roulant des yeux énormes et en poussant des cris inarticulés.
Comment se trouvait-il la ? Il était à cent lieues de croire que c’était à l’ « excellent maître » qu’il devait ce bain forcé, prologue de la noyade définitive si le salut des passagers l’exigeait, et c’est à lui qu’il adressait ses supplications les plus expressives.
Penchée du côté opposé, Christiane n’avait pas assisté aux sinistres préparatifs : elle jeta un cri en voyant le nègre disparaître dans les vagues.
Mais l’explosion d’indignation qu’elle avait manifestée précédemment expire sur ses lèvres, lorsqu’elle comprit que, sans cette exécution sommaire, Georges Durtal serait à cette heure plongé dans l’océan glacé et maintenu dans cette affreuse position par le plancher de la nacelle.
L’officier remonta en hâte auprès de ses compagnons.