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longe ? lui demanda l’Américain, au moment où il allait disparaître.

Et il montra le fond de la nacelle, où rien ne restait plus de l’énorme matériel embarqué au Cap Nord.

— J’espère que vous n’aurez pas besoin de délester pendant ce temps, répondit Georges Durtal, car je vais ouvrir le robinet de vidange du réservoir… L’essence s’écoulera et nous délestera au fur et à mesure… Je ne lâcherai le réservoir lui-même qu’ensuite…

Il se remit au travail et une demi-heure se passa, pendant laquelle Christiane, penchée sur le bordage, ses cheveux agités au vent des hélices, appela sans se lasser :

— Georges ! parlez-moi…

— Je suis là, Christiane, n’ayez pas peur…

— Tenez-vous bien, je tremble que vous ne fassiez un faux mouvement, que vous ne tombiez…

— Soyez sans crainte…

— Si cela arrivait… je vous suivrais aussitôt…

— Christiane !…

— Georges, nous descendons !…

— Je vais avoir terminé…

Soudain, dans un grincement, les hélices, que le graisseur ne frictionnait plus, cessèrent de tourner, le moteur exhala une dernière plainte dans le tube d’échappement et tout mouvement cessa à bord du Patrie

La provision d’essence était épuisée.