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quise polaire s’étend beaucoup plus près des côtes américaines et asiatiques que des côtes d’Europe.

Les steamers allemands et norvégiens qui, chaque année, conduisent des touristes au Spitzberg et poussent au delà pour les faire jouir du spectacle de la banquise, ne la trouvent qu’à 81 et même 82 degrés de latitude.

Du côté du détroit de Behring, au contraire, Collinson la trouva au 73e degré, et Berry au 74e, et cette différence de latitude s’explique aisément par l’absence de courants chauds du côté du détroit de Behring, alors que le Gulf-Stream, jetant ses dernières ramifications vers le Spitzberg et la Nouvelle-Zemble, y recule de 800 kilomètres la formation de la barrière de glace.

La largeur de la mer libre que franchissait l’aérostat devait donc être relativement faible, et Georges Durtal, la carte sous les yeux, se cramponnait à ce dernier espoir.

Un regard jeté sur le baromètre le rappela à la question capitale du lest.

Le Patrie baissait plus vite, et le dernier guide-rope fut sacrifié ; c’était le plus gros.

Puis ce fut le tour des provisions d’huile et de graisse nécessaires à la machine, et Georges Durtal, craignant d’avoir trop attendu, enjambe la balustrade pour descendre sous la nacelle, afin de donner suite à son projet de déboulonnage du réservoir.

— Que faudra-t-il jeter, si votre travail se pro-