Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/204

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ricain n’avait pas interrompu l’opération du gonflement.

— Enfin ! vous voilà, fit-il, quand Georges Durtal sauta dans la nacelle. Nous sommes au complet… Il n’y a plus un instant à perdre. Que faut-il faire ?

— Au complet ? dit l’officier. Non, Bob n’est pas là, il surveille l’ancre. Dites-lui de remonter, sir James.

Maintenant, poursuivit-il, jetons successivement les tubes vides au dehors. Combien y en a-t-il ?

— Il y en a sept, les voici…

— Après eux, nous jetterons le lest, et puis, si c’est nécessaire, les tubes pleins… les derniers…

— Il en reste trois… Dépêchons-nous !… Ces inclinaisons de la nacelle sont horriblement dangereuses… Tenez-vous bien, Cornelia !

— Il nous faudrait nous enlever assez vite, dit l’officier, pour que la nacelle ne frotte pas contre la paroi, à cause de l’hélice. Sir James, c’est vous qui couperez la corde d’ancre, dès que je vous le dirai… Vous, docteur, aidez-moi a jeter ces tubes au dehors.

Successivement, les sept tubes vides furent précipités par-dessus bord. Au moment où le dernier venait de délester la nacelle, un nouveau coup de tonnerre éclata, beaucoup plus proche, et l’horizon entier fulgura.

L’ouragan arrivait au galop.

Devant son souffle puissant, ce qui restait de brouillard s’évanouit en quelques minutes comme