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L’ouverture de la grotte n’était qu’à une centaine de mètres, mais peut-être faudrait-il l’agrandir pour y faire passer le précieux véhicule, et une vague inquiétude s’empara du jeune officier.

Il se reprocha de l’avoir laissée descendre.

S’il arrivait quelque chose !… Si elle n’était pas là au moment critique !…

Le gaz continuait à fuser avec force. Un premier tube était épuisé ; on lui en substitue un second et l’opération continua. L’hydrogène chassait l’air des ballonnets, et, à la tension des câbles, on devinait le rapide accroissement de force ascensionnelle, mieux qu’on ne le voyait par la disparition de la vaste poche creusée sous la pointe du Patrie.

La dépression barométrique s’était arrêtée. Sans doute elle était au plus bas.

Une légère oscillation se produisit dans la masse de l’aérostat et un des cabillots que Georges Durtal avait enlevé de son logement tomba a l’extérieur, pendant au bout de son câble. L’officier se hâta de le remettre dans son alvéole et de resserrer les pattes d’oie qu’il avait distendues.

Cette oscillation, c’était le premier avertissement du vent.

L’officier passa l’inspection de la machine, regarda la haute muraille de glace.

— Pourvu qu’une hélice n’aille pas heurter cette paroi, quand nous nous enlèverons, pensa-t-il.

Il songea aux précautions qu’on prenait à Moissons, à Chalais, pour sortir le dirigeable de son