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ces tubes rendra à notre Patrie toute sa force ascensionnelle.

Le discipliner, mais c’est bien simple, fit le docteur Petersen ; seulement, il faut avoir l’appareil approprié et il n’est pas possible qu’Andrée n’en ait pas été muni, puisque, sans lui, il n’aurait pu employer le gaz solidifié.

— Qu’est-ce donc ?

— C’est un récipient à plusieurs compartiments avec soupapes automatiques ; le gaz s’y détend successivement et, quand il arrive dans le dernier, il est à la pression voulue pour être envoyé dans l’aérostat : c’est comme une antichambre, où l’hydrogène entre solide, devient liquide, puis gazeux…Mais, sacrebleu ! quel refroidissement doit accompagner une pareille cuisine !…

— Mais, cet appareil, nous l’avons vu, s’écria l’Américain : c’est le gros cylindre, seul de son espèce, dont je parlais tout à l’heure.

Et il donna aussitôt a Bob Midy, qui arrivait avec un nouveau tube, des explications précipitées.

Le nègre repartit en courant.

Quand le gros tube court fut à son tour hissé dans la nacelle :

— C’est bien cela, fit Petersen admiratif. Cet engin-là est une véritable usine à lui tout seul, et il va se passer dans ses flancs un petit travail assez semblable à celui qui avait lieu jadis à l’intérieur de notre planète, quand elle commençait à se refroidir…